Les bâtiments de l’abbaye

Depuis 1791, l’abbaye était donc la propriété de Jacques Sonolet. À sa mort en 1800, sa fille Jeanne en hérita puis son fils Jules lorsque sa mère rendit l’âme en 1808.

En 1817 le domaine fut acheté par les Baillou de la Brosse, riche famille du saumurois qui déjà avait acheté en 1814 le château de Marson aujourd’hui sur la commune de Rou-Marson dans le Maine-et-Loire.

La famille Baillou de la Brosse posséda l’abbaye jusqu’au début du 20e siècle et fit même appeler « Château » le domaine qui resta d’un seul tenant jusqu’à cette date.

Pour avoir une idée de la propriété, on peut se reporter à la photo ci-contre tirée du cadastre napoléonien. Le domaine, bordé en rouge sur la photo, comprenait les parcelles numérotées 214 à 232 avec entre autres 2,3 ha de vignes et une oseraie en bord de Vienne de 3600 m².

Photo SAT de Louis Bousrez 1896.

Vente par lots des bâtiments.

Au début du 20e siècle, les héritiers des Baillou de la Brosse vendirent le domaine par lot.

La maison de l’Abbé ne connut ensuite que trois familles propriétaires, y compris celle actuelle et la conciergerie quatre, y compris celle actuelle

Par contre, les autres bâtiments connurent différentes péripéties.

Des trois bâtiments en U qui fermaient le cloître, les deux bâtiments parallèles à la Vienne (D et B sur le cadastre ci-contre) furent détruits au 19e siècle, mais nous n’avons pas trouvé ni la date précise ni les raisons de ces destructions.
Il semble que ce soit vers 1910 au moment où les héritiers des Baillou de la Brosse vendaient la propriété. Il n’est pas impossible que, faute de pouvoir les vendre, ils les firent déconstruire par un maçon comme l’abbatiale.

Ces bâtiments gardaient des traces du passé, notamment le bâtiment D, où était le pressoir de l’abbaye décrit dans l’inventaire de 1791 et dont il nous reste une photo grâce au fond photographique de la société archéologique de Touraine.

Le bâtiment C fut divisé en deux logements, plusieurs propriétaires s’y succédèrent et aujourd’hui ce sont des résidences secondaires.

Destruction de l’abbatiale.

Au début du 19e siècle, il était alors question de construire un pont sur la Vienne à l’Ile-Bouchard.  Tandis que le préfet Pommereul faisait établir des projets, le comte de Sparre, propriétaire du château de Haut-Brizay avait lancé l’idée de la création d’une société par actions pour construire un pont à péage.

Les Baillou de la Brosse firent savoir à l’auteur de ce projet qu’ils accepteraient d’échanger les piliers et l’ensemble de l’église abbatiale contre des actions. Mais un expert dépêché à Noyers estima que les frais de démolition, l’enlèvement des pierres et leur transport par voie d’eau reviendrait trop cher. Cette cession n’eut donc pas de suite.

 

CR du conseil municipal du 28 novembre 1836

N’ayant pas vendu l’abbatiale pour le pont de l’Ile Bouchard, les Baillou traitèrent en 1836 avec un maçon, Joseph Marchand, qui démolit l’édifice pour en faire une carrière de pierre.

Fusion avec Nouâtre.

Lors du conseil municipal du 28 novembre 1830, la municipalité de Nouâtre avait délibéré sur la lettre du sous-préfet du 4 novembre 1830 portant le projet de fusion et cette union se concrétisa par une ordonnance du roi Louis Philippe le 8 avril 1832.
Mais les relations entre nouâtrais et nucériens ne furent pas toujours sans nuages.
Le préfet avait suggéré que le maire soit issu du bourg de Nouâtre et le premier adjoint du bourg de Noyers, ce qui fut fait dans les premiers temps, mais il y eut ensuite de vives querelles.

 

L’arbre de la liberté.

Nous ne savons pas si, comme à Nouâtre, il fut installé un arbre à la Révolution, mais dans sa séance du 20 avril  1848, il fut décidé de planter à Nouâtre et à Noyers face à l’église un chêne de la liberté et pour que tous les habitants puissent participer à la fête, le conseil décida l’achat d’un poinçon (environ 250 litres) de vin blanc à partager entre les deux bourgs.
Cet arbre n’existe plus à Noyers alors que le chêne de Nouâtre continue de témoigner de ses presque deux cents ans d’existence.

 

Modernisation

À la fin de ce siècle, commença la modernisation du bourg et le 14 février 1897 était voté un budget de 1362 francs pour installer des caniveaux dans les rues de Noyers.

Bateau sur la Vienne face à l'abbaye. Dessin paru dans le livre de JJ Bourassé,"La Touraine, histoire et monuments" édité en 1856 par Mame. Les gravures sur bois furent exécutées dans les ateliers Berthiault, à Tours, d'après les dessins de Girardet et Français,