Sous le vocable de Saint-Jean, l’église est un petit édifice roman qui porte les caractères des constructions des XIe et XIIe siècles. Elle est inscrite aux monuments historiques.

 Le bâtiment s’insère dans un plan rectangulaire d’environ 20 m sur 8 m. Il comporte une nef unique, orientée vers l’est avec quatre travées marquées par des pilastres de plan demi-circulaire. La nef est éclairée par des baies romanes en plein cintre.

Plan de l’église réalisé par Mathieu Julien, Architecte des bâtiments de France.

La structure est composée de murs en pierre de taille. Au milieu du 19e siècle, les voûtes en pierre ont été remplacées par une charpente en chêne à chevrons formant ferme, avec une couverture en ardoise (financées par Messieurs Duchesne et Vincent Loury). La charpente sert de support à un plafond lambrissé voûté en larges planches chaulées.

À l’extérieur, les murs gouttereaux nord et sud sont rythmés par des contreforts qui, autrefois, contrebutaient les poussées de la voûte.  Compte tenu des pilastres et du fort dévers des gouttereaux, on déduit aisément que les contreforts extérieurs n’ont pas suffi à reprendre les poussées et que les désordres sont apparus. Les fenêtres à l’extérieur comportent un larmier.

 Le gouttereau nord est flanqué de la sacristie. La position des murs appliqués au droit des fenêtres, de manière spontanée ainsi que l’absence de liaisons avec les parements indique qu’il s’agit d’une extension. Les menuiseries pourraient dater de la fin du 18e siècle ou du début du 19e siècle.

Le mur du chœur est nettement plus épais que les autres murs, car il a été repris. Il existait certainement une abside couverte en cul-de-four d’une largeur inférieure à celle de la nef. Toutefois, il reste à l’extérieur les traces d’arrachements sur les contreforts qui pourraient aussi faire douter de l’existence d’une abside et que ces arrachements soient restés en attente. Ce pignon est percé au centre par une baie étroite.

À son pied, on voit les restes d’une ancienne porte basse à linteau bois, aujourd’hui bouchée.

Le mur pignon ouest a été repris au 19e siècle comme en témoigne le grand oculus ainsi que la qualité de l’appareillage. Au droit du portail une corniche d’origine romane atteste que le porche a été repris sur un support ancien.

À l’intérieur, les quatre petites fenêtres romanes en plein cintre sont accompagnées de deux colonnettes engagées dont les chapiteaux sont décorés de feuillages ou d’animaux fantastiques. Par ordre,
à droite : des oies, des singes, Ève et le serpent, des chimères.
à gauche : des serpents, des grappes de raisin, des perroquets et différents feuillages, fleurs et enlacements perlés.

Les fonds baptismaux datent du 12e siècle. Il s’agit d’une cuve en tronc de pyramide renversée et d’une piscine de même forme montée sur une colonnette

 Au milieu du 19e siècle, le chœur a été remeublé par les paroissiens qui ont financés les trois autels actuels, celui du chœur sculpté à Tours et les autels latéraux à Port-de-Piles.   

Mme Baillou de la Brosse qui habitait l’abbaye finança les vases sacrés.

Le décor intérieur ne présente rien de remarquable à l’exception du pavement en terre cuite émaillée, découvert en 1962, provenant de la salle capitulaire de l’abbaye. Il date du 19e siècle et est classée aux monuments historiques.

 Dans le clocher se trouve une des six cloches de l’église abbatiale qui porte l’inscription « CONFLATA SVM ADVSUM ABBATIAE BEATAE MARIAE DE NVCERIIS ANNO 1738 » (J’ai été fondue pour l’abbaye Bienheureuse Marie de Noyers année 1738). Elle est classée aux monuments historiques.

Sur le mur, côté cimetière, sont gravés de remarquables graffitis : cavalier avec heaume et lance (inscrit aux monuments historiques), bateaux de Vienne, oiseaux et formes géométriques du Moyen Âge Ces graffitis sont estimés dater des 12e et 13e siècles.

En 2010, une habitante de Noyers, Madame Chazal, fit un don à la commune pour électrifier la cloche et depuis le 10 décembre 2010, elle rythme à nouveau la vie du hameau.