Le papier Terrier de la baronnie de Sainte-Maure au XVIe siècle

Document de l’administration seigneuriale, le terrier décrit tous les héritages, biens féodaux d’un seigneur, ainsi que tous les droits perçus sur ses vassaux.

Il existait des Plans terriers qui ressemblent à un cadastre et des Papiers terriers qui indiquent les propriétaires, les limites des propriétés et les sommes dues.

Les archives de la commune conservent un « papier terrier » de la baronnie appartenant à Loys de Rohan,, seigneur de Guémené, Montauban, baron Montbazon, Sainte Maure et Nouâtre.

 

Couverture en mauvais état
Première page

Papier terrier
De la Baronnye
Terre et seigneurie de
Sainte Maure appartenant
A hault et puissant seigneur
Loys de Rohan, seigneur de Guémené Montauban
Baron de Montbazon
Sainte Maure et Noastre

Mais de quel Louis de Rohan s’agit-il ?
Plusieurs Louis de Rohan furent Seigneurs de Sainte-Maure au XVIe, mais
          Sachant que la baronnie de Montbazon fut érigée en comté en février 1547.
          Sachant que Louis IV et Louis V portèrent le titre de baron de Lanvaux, non reprit dans l’entête.
          Sachant que le titre de baron de Lanvaut fut porté par les de Rohan de 1485 à 1530. (Baronnie de Lanvaux. Abbé Guilloux. Librairie Lafolye, Vannes, 1896)
le titre de Baron de Lanvaux n’étant pas repris dans l’entête qui ne parle que de baron de Montbazon, on peut en déduire que ce terrier se situe en 1530 (cessation de l’appellation Lanvaux) et 1547 (érection baronnie en comté).
Ce terrier concerne donc Louis V de Rohan (1513-1557) marié à Marguerite de Laval.

 

***

Malgré le mauvais état de la couverture et de quelques pages, ce document contient des informations fort intéressantes, ainsi, ci-après, pour l’hostellerie de l’Image, bien connue des saintmauriens.

Au terme du
dimanche
d’appres la Notre Dame
de Chandelleur sont
deuz les deboirs cens
et rentes pour raison
des dommaynes et heritages qui s’ensuyvent
C’est à savoir à cause

 

 

Item à cause de deux corps de
Maison tenans ensemble esquelle
Pend pour enseigne l ymage sainct
Jacques et plat destaing qui
Furent feu alexandre bouhe  au lieu
Feu gillet bouhe A present possede
Par hardoyn briault acause de sa
Femme et rene bouhe son frere seans
Davant les halles audit saincte
Maure joignant au placistre[1] dicelle
Daultre a une rue tendant alaboucherye
de saincte maure Est deu par chacun
an ala recepte audit sainct maure
a cedit terme quatre deniers tournoi
pour ceci

[1] Terrain entourant un bâtiment

Analyse du texte du terrier

Ce document atteste de l’existence de cette hostellerie dès le XVIe siècle. René Racoupeau nous la décrit dans le texte qu’on peut consulter sur la page ad’hoc ICI

Au XVIe l’hostellerie s’appelait donc L’IMAGE SAINT JACQUES ET PLAT D’ESTAING.
Elle était la propriété de Hardoyn Briaut et de René Bouhé, après avoir appartenu à Alexandre Bouhé et Gillet Bouhé.
Les sites de généalogie nous montrent bien des Briault et des Bouhé à cette époque dans la région.

La maison joignait le terrain entourant les Halles.
Il faut supposer que ces halles étaient plus bas dans la ville et que le côté sud de la rue du Maréchal Leclerc n’était pas construit à l’époque.
Ce ne sont pas les halles actuelles, reconstruites par Anne de Rohan en 1672, mais les premières halles, construites en 1448 par Aymar de la Rochefoucauld, en vue d’abriter le grenier à grains.[1]

[1] Bulletin n°13 des Amis du Patrimoine de Sainte-Maure-de-Tourain

L’histoire de cette hôtellerie, relais des pèlerins de Saint Jacques peut être consultée sur la page ad’ hoc.  accès ICI