La Quintaine était un jeu pratiqué depuis l’antiquité dans toute l’Europe.
En Touraine, la Quintaine apparaît sous la forme d’un droit seigneurial, destiné à amuser les propriétaires de fiefs et les populations à certains jours de l’année.

À Noyers, elle avait lieu le dimanche de Pentecôte dans le pré de la Tournière situé près de la Vienne en limite de la paroisse de Nouâtre.
On accédait à ce pré par la petite rue à droite au bout de la rue Pierre Cantault. Cette rue s’est longtemps appelée rue de la Tournière.

Les jeunes hommes non mariés plantaient un poteau de huit ou neuf pieds de haut auquel était attaché une couronne de fleurs.

Les nouveaux mariés de la paroisse depuis la Pentecôte précédente devaient, sur un cheval prêté par l’abbaye, tenter d’abattre, à toutes brides abattues d’une distance d’au moins cent pas, la couronne de fleurs avec une lance de bois. Ils devaient chacun d’eux, pour le cheval, donner un boisseau d’avoine aux religieux. Ils devaient aussi donner à celui qui tient la bride du cheval et met les éperons aux pieds du marié, 2 sols 6 deniers. Enfin s’ils manquaient la couronne, ils devaient aux jeunes hommes une jalaie de vin de seize pintes et quatre deniers de pain.

Quant aux veufs remariés dans l’année, ils devaient jeter par-dessus l’épaule gauche un esteuf (une balle) et courir depuis le poteau jusqu’au bout du pré en limite de Nouâtre, en essayant de ne pas être atteint par l’esteuf que reprenaient et jetaient les hommes mariés. S’ils recevaient l’esteuf, ils devaient payer aux mariés pareil de vin et de pain.

Les femmes des mariés ou remariés devaient dire une chanson sur le pré et payer aux filles de la paroisse une collation composée d’une salade, de lait et de fromage. Certaines années elles devaient faire une révérence et saluer d’un baiser les Seigneurs où les officiers qui les représentaient

Acte du 20 mais 1714

Ces détails nous sont donnés par les procès-verbaux du Sénéchal de la châtellenie et prévôté de la cellérie de Noyers de 1714-1718-1723-1724-1726 conservés aux Archives Nationales L1010